LES SAMEDIS DE LA VIERGE MARIE
LES GRÂCES DE MARIE

VINGT ET UNIÈME SAMEDI

La foi de la Mère de Dieu :
La pratique quotidienne de cette foi.

Plan de la méditation. — Dans la vie fervente, la foi supplée à la vision ; elle dicte la conduite que commanderait nécessairement la vérité vue en elle-même. Étudions l’exemple que la Sainte Vierge nous offre de cette vie, dans ses relations, dans les pratiques publiques du culte, et dans les événements quotidiens.

MÉDITATION

« In fide vivo Filii Dei. » (Ga 2, 20).

Je vis dans la foi du Fils de Dieu.

1er PRELUDE. — Représentons-nous le village de Nazareth, où s’écoula en grande partie la vie de la Sainte Vierge.

2e PRELUDE. — Demandons la grâce d’appliquer les principes de notre foi dans la vie quotidienne, afin de vivre de la foi à l’exemple de la Sainte Vierge et des saints.

I. — LA PRATIQUE DE LA FOI
DANS LES RELATIONS PRIVÉES

I. La Sainte Vierge nous apparaît soumise à Auguste pour les actes de la vie civile, et à Joseph, dans la vie d’intérieur. On la voit également, sans recherche ni affectation, se montrer bonne et prévenante pour ses égales, notamment à Hébron, quand elle visite sa cousine, et à Cana, lorsqu’elle sollicite le premier miracle de Jésus. Investie d’une supériorité volontairement acceptée par l’Enfant-Dieu, elle mit, sans aucun doute, la même simplicité à diriger l’enfance et l’adolescence de Jésus. Lorsque, du haut de sa croix, le Sauveur choisit saint Jean pour Le remplacer auprès d’elle, Marie sut, au milieu de son propre martyre, acquiescer sans murmure à cette substitution.

II — Une foi vivante et pratique nous fera reconnaître Dieu, sa majesté, sa sagesse, sa bonté, dans les relations d’infériorité, d’égalité ou de supériorité, qui résultent de notre situation ou des circonstances. Pleins de soumission pour ses plans, nous mettrons notre bonheur à nous y conformer, sans nous plaindre des caractères avec lesquels il nous faut traiter, sans nous enorgueillir de nos avantages, sans nous chagriner des causes de moindre succès qui nous atteignent. De la sorte, tout sera profit, et nous nous rapprocherons de cet idéal que Notre-Seigneur nous fait souhaiter dans le Pater : « Notre Père... que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ! »

II — LA PRATIQUE DE LA FOI
DANS LES ACTES DU CULTE PUBLIC

I.  — Marie accomplit exactement toutes les cérémonies légales, sans chercher à s’y dérober, lors même qu’elles avaient un côté humiliant et pénible. Elle avait vu Jésus se soumettre à la circoncision, elle se soumet elle-même à la purification légale.

II. — Si notre regard plongeait en Dieu, si notre oreille percevait sa voix, nous conviant à Lui rendre l’hommage prescrit ou commandé par l’autorité légitime, comme nous nous empresserions d’y obtempérer ! La foi nous fait entendre cette voix dans les ordonnances de l’autorité légitime.

Ne nous mettons pas au-dessus des simples pratiques encouragées par l’Église ou par nos Supérieurs : il y a quelque orgueil à s’en affranchir. Conformons-nous ponctuellement à ces prescriptions liturgiques qu’on serait parfois tenté de négliger comme accessoires : heureux de pouvoir, jusque dans les petites choses, faire éclater notre parfaite docilité et la promptitude de notre obéissance. Tâchons encore de nous conformer à l’esprit de l’Église, dans les divisions des temps de l’année et l’observation des fêtes. Que le Carême soit pour nous un temps de pénitence, et les jours de Pâques, un sujet de joie surnaturelle. Instruisons-nous du sens des fêtes et des cérémonies, afin de mieux y adapter notre vie.

III. — LA PRATIQUE DE LA FOI
DANS LES ÉVÉNEMENTS DE CHAQUE JOUR

I. — Dieu nous parle par les événements comme par les oracles qu’il nous donne à lire ou à entendre. Dans les deux cas sa parole émane d’une science incompréhensible ; elle est dirigée vers notre bien, et mérite d’être accueillie avec un égal respect et un égal amour.

Cette vue de foi accompagnait Marie dans les grands comme dans les petits incidents de son existence ; à Bethléem comme en Égypte, au Calvaire comme au Cénacle. Quelle force elle y puisait, quel courage, et quelle consolation !

II — 1. Sachons nous abandonner ainsi à la conduite de la Providence. Cessons d’opposer des vues humaines à ses desseins célestes ; et même quand nos projets sont dictés par une intention surnaturelle, laissons à Dieu de les seconder ou d’en permettre l’échec, suivant son bon plaisir.

2. Des événements qui se déroulent, soit dans la vie privée, soit sur la scène plus bruyante du monde, s’ils rendent parfois manifeste l’intervention de la Providence, se présentent d’autres fois enveloppés de mystères profonds et déconcertants. Continuons néanmoins à adorer la sagesse divine, sans nous laisser troubler. Et gardons précieusement, dans notre cœur, le souvenir des succès ou des insuccès qui furent pour nous des traits de lumière. N’est-ce pas la fidèle confiance en Dieu qui conduisit les saints à la perfection ?

COLLOQUE

Nous nous offrirons à vivre désormais, sous le regard de Marie, une vie de foi qui nous fasse dire avec l’Apôtre : « La vie que je mène à présent, est toute dirigée par la foi du Fils de Dieu » (Ga 2, 20). Ave Maris Stella !