DE LA DÉVOTION GÉNÉRALE À LA SAINTE VIERGE
LA PARFAITE CONSÉCRATION À JÉSUS-CHRIST PAR MARIE
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

 

 

§ II. PRATIQUES PARTICULIÈRES ET INTÉRIEURES POUR CEUX
QUI VEULENT DEVENIR PARFAITS.

 Outre les pratiques extérieures de la dévotion qu'on vient de rapporter, lesquelles il ne faut pas omettre par négligence ni mépris, autant que l'état et condition de chacun le permet voici des pratiques intérieures bien sanctifiantes pour ceux que l'Esprit-Saint appelle à une haute perfection.

 C'est en quatre mots de faire toutes ses actions par Marie, avec Marie, en Marie, et pour Marie, afin de les faire plus parfaitement par Jésus, avec Jésus, en Jésus, et pour Jésus.

 I. Il faut faire ses actions par Marie, c'est-à-dire qu'il faut qu'ils obéissent en toutes choses à la très sainte Vierge, et qu'ils se conduisent en toutes choses par son esprit qui est le Saint-Esprit de Dieu. « Ceux qui sont conduits de l'Esprit de Dieu sont enfants de Dieu » ; Qui Spiritu Dei aguntur, ii sunt filii Dei. Ceux qui sont conduits par l'esprit de Marie sont enfants de Marie, et par conséquent enfants de Dieu, comme nous avons montré ; et parmi tant de dévots à la sainte Vierge, il n'y a de vrais et fidèles dévots que ceux qui se conduisent par son esprit. J'ai dit que l'esprit de Marie était l'Esprit de Dieu, parce qu'elle ne s'est jamais conduite par son propre esprit, mais toujours par l'Esprit de Dieu qui s'en est tellement rendu le maître qu'il est devenu son propre esprit. C'est pourquoi saint Ambroise dit : Sit in singulis Mariae anima, ut magnificet Dominum ; sit in singulis spiritus Mariae, ut exsultet in Deo ; « Que l'âme de Marie soit en chacun pour glorifier le Seigneur ; que l'esprit de Marie soit en chacun pour se réjouir en Dieu. » Qu'une âme est heureuse quand, à l'exemple d'un bon frère Jésuite, nommé Rodriguez, mort en odeur de sainteté (269), elle est toute possédée et gouvernée par l'esprit de Marie, qui est un esprit doux et fort, zélé et prudent, humble et courageux, pur et profond ! Afin que l'âme se laisse conduire par cet esprit de Marie, il faut : 1° Renoncer à son propre esprit, à ses propres lumières et volontés avant de faire quelque chose, par exemple, avant de faire son oraison, dire ou entendre la sainte messe, communier ; parce que les ténèbres de notre propre esprit et la malice de notre propre volonté et opération, si nous les suivions, quoiqu'elles nous paraissent bonnes, mettraient obstacle à l'esprit de Marie. 2° Il faut se livrer à l'esprit de Marie pour en être mus et conduits de la manière qu'elle voudra ; il faut se mettre et se laisser entre ses mains virginales, comme un instrument entre les mains de l'ouvrier, comme un luth entre les mains d'un bon joueur ; il faut se perdre et s'abandonner à elle comme une pierre qu'on jette dans la mer, ce qui se fait simplement et en un instant, par une seule œillade de l'esprit, un petit mouvement de volonté, ou verbalement, en disant par exemple : Je renonce à moi, je me donne à vous, ma chère Mère ; et quoiqu'on ne sente aucune douceur sensible dans cet acte d'union, il ne laisse pas d'être véritable ; tout comme si on disait, ce qu'à Dieu ne plaise : Je me donne au diable, avec autant de sincérité, quoiqu'on le dît sans aucun changement sensible (270), on n'en serait pas moins véritablement au diable. 3° Il faut, de temps en temps, pendant son action et après l'action, renouveler le même acte d'offrande et d'union ; et plus on le fera et plus on se sanctifiera ; et plus tôt on arrivera à l'union avec Jésus-Christ, qui suit toujours nécessairement l'union à Marie, puisque l'esprit de Marie est l'Esprit de Jésus.

 II. Il faut faire ses actions avec Marie ; c'est-à-dire qu'il faut, dans ses actions, regarder Marie comme un modèle accompli de toute vertu et perfection, que le Saint-Esprit a formé dans une pure créature, pour imiter selon notre petite portée (271) ; il faut donc qu'en chaque action nous regardions comme Marie l'a faite ou la ferait, si elle était en notre place ; nous devons pour cela examiner et méditer les grandes vertus qu'elle a pratiquées pendant sa vie, et particulièrement : 1° sa foi vive, par laquelle elle a cru sans hésiter la parole de l'ange, elle a cru fidèlement et constamment jusqu'au pied de la croix ; 2° son humilité profonde, qui l'a fait se cacher, se taire, se soumettre à tout et se mettre la dernière ; 3° sa pureté toute divine, qui n' a jamais eu ni n'aura jamais sa pareille sous le ciel, et enfin toutes ses autres vertus. Qu'on se souvienne, je le répète une deuxième fois, que Marie est le grand et l'unique moule de Dieu, propre à faire des images vivantes de Dieu, à peu de frais et en peu de temps ; et qu'une âme qui a trouvé ce moule et qui s'y perd, est bientôt changée en Jésus-Christ que ce moule représente au naturel.

 III. Il faut faire ses actions en Marie. Pour bien comprendre cette pratique, il faut savoir : 1° que la très sainte Vierge est le vrai paradis terrestre du nouvel Adam, et que l'ancien paradis terrestre n'en était que la figure ; il y a donc dans ce paradis terrestre des richesses, des beautés, des raretés et des douceurs inexplicables, que le nouvel Adam, Jésus-Christ, y a laissées ; c'est en ce paradis qu'il a pris ses complaisances pendant neuf mois, qu'il a opéré ses merveilles, et qu'il a étalé ses richesses avec la magnificence d'un Dieu.

 Ce très saint lieu n'est composé que d'une terre vierge et immaculée dont a été formé et nourri le nouvel Adam, sans aucune tache ni souillure, par l'opération du Saint-Esprit qui y habite ; c'est en ce paradis terrestre qu'est véritablement l'arbre de vie qui a porté Jésus-Christ, le fruit de vie, l'arbre de science du bien et du mal, qui a donné la lumière au monde. Il y a en ce lieu divin, des arbres plantés de la main de Dieu et arrosés de son onction divine, qui ont porté et portent tous les jours des fruits d'un goût divin ; il y a des parterres émaillés de belles et différentes fleurs des vertus, qui jettent une odeur qui embaume même les anges. Il y a dans ce lieu des prairies vertes d'espérance, des tours imprenables de force, des maisons charmantes de confiance (272) ; (il n'y a que le Saint-Esprit qui puisse faire connaître la vérité cachée sous les figures des choses matérielles) (273). Il y a en ce lieu un air d'une pureté parfaite, un beau soleil sans ombre de la divinité, un beau jour sans nuit de l'humanité sainte (274), une fournaise ardente et continuelle de charité où tout le fer qui est mis (275) est embrasé et changé en or ; il y a un fleuve d'humilité qui sort de la terre et qui, se divisant en quatre branches, arrose tout ce lieu enchanté : ce sont les quatre vertus cardinales.

 Le Saint-Esprit, par la bouche des saints Pères appelle aussi la sainte Vierge la Porte Orientale, par où le Grand-Prêtre Jésus-Christ entre et sort dans le monde ; il est entré la première fois par elle et il y viendra la seconde (276).

 2° Le sanctuaire de la Divinité, le repos de la très sainte Trinité, le trône de Dieu, la cité de Dieu, l'autel de Dieu, le temple de Dieu, le monde de Dieu : toutes ces différentes épithètes et louanges sont très véritables par rapport aux différentes merveilles que le Très-Haut a faites en Marie. Oh ! quelles richesses, oh ! quelle gloire, oh ! quel plaisir, quel bonheur, de pouvoir entrer et demeurer en Marie, où le Très-Haut a mis le trône de sa gloire suprême ! Mais qu'il est difficile à des pécheurs comme nous d'avoir la permission, la capacité et la lumière, pour entrer dans un lieu si haut et si saint, qui est gardé non par un chérubin, comme l'ancien paradis terrestre, mais par le Saint-Esprit même qui s'en est rendu le maître absolu, de laquelle il dit : Hortus conclusus, soror, mea sponsa, hortus conclusus, fons signatus! (277) Marie est fermée, Marie est scellée : les misérables enfants d'Adam et d'Ève, chassés du paradis terrestre, ne peuvent entrer en Celui-ci (278) que par une grâce particulière du Saint-Esprit qu'ils doivent mériter.

 Après que par sa fidélité on a obtenu cette insigne grâce, il faut demeurer dans le bel intérieur de Marie avec complaisance, s'y reposer en paix, s'y appuyer avec confiance, s'y cacher en assurance et s'y perdre sans réserve, afin que dans ce sein virginal, 1° l'âme y soit nourrie du lait de sa grâce et de sa miséricorde maternelle ; 2° y soit délivrée de ses troubles, craintes et scrupules ; 3° y soit en sûreté contre tous ses ennemis, le monde, le démon et le péché, qui n'y ont jamais eu entrée ; c'est pourquoi elle dit que « ceux qui opèrent en elle ne pèchent point, » Qui operantur in me non peccabunt, c'est-à-dire : ceux qui demeurent en la sainte Vierge en esprit, ne font point de péché considérable ; 4° afin qu'elle soit formée en Jésus-Christ et Jésus-Christ en elle, parce que son sein est, comme disent les saints Pères, la salle des sacrements divins, où Jésus-Christ et tous les élus ont été formés : Homo et homo natus est in ea (279).

 IV. Enfin il faut faire toutes ses actions pour Marie. Car, comme on s'est tout livré à son service, il est juste qu'on fasse tout pour elle, comme un valet, un serviteur et un esclave ; non pas qu'on la prenne pour la dernière fin de ses services, qui est Jésus-Christ seul, mais pour sa fin prochaine et son milieu mystérieux (280), et son moyen aisé pour aller à lui. Ainsi qu'un bon serviteur et esclave, il ne faut pas demeurer oisif ; mais il faut, appuyé de sa protection, entreprendre et faire de grandes choses pour cette auguste souveraine ; il faut défendre ses privilèges quand on les lui dispute ; il faut soutenir sa gloire quand on l'attaque ; il faut attirer tout le monde, si on peut, à son service et à cette vraie et solide dévotion ; il faut parler et crier contre ceux qui abusent de sa dévotion pour outrager son Fils ; et en même temps (281) établir cette véritable dévotion ; il ne faut prétendre d'elle, pour récompense de ces petits services, que l'honneur d'appartenir à une si aimable princesse et le bonheur d'être par elle uni à Jésus son fils, d'un lien indissoluble, dans le temps et l'éternité.

Gloire à Jésus en Marie !

Gloire à Marie en Jésus !

Gloire à Dieu seul !

 

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COMMENTAIRES

 (238) « Il faut faire ceci, mais ne pas omettre cela ».

 (239) L'Index de 1758 a condamné et aboli toute confrérie ayant pour but l'esclavage de Marie ; notre bienheureux, s'il eût encore vécu à cette date, n'aurait certainement ni encouragé ce genre de confrérie ni aucun autre ayant quelque affinité et quelque analogie avec lui. En son nom, nous en faisons la déclaration la plus formelle.

 (240) Encore une fois, le règne de Jésus-Christ est bien le but final de la dévotion à Marie. Notre bienheureux renvoie en cet endroit à la 1re partie de son écrit, article 2°, (discernement de la vraie dévotion), 3° vérité, où cependant il ne parle pas des 12 jours employés « à se vider de l'esprit du monde. »

 (241) « Pense à ce que tu as été : un peu de boue ; à ce que tu es : un peu de fumier ; à ce que tu seras : la pâture des vers. »

 (242) « Seigneur, que je voie ! - Que je me connaisse ! - Venez, ô Saint-Esprit ! »

 (243) Les litanies du Saint-Esprit.

 (244) Appendice à la fin de ce traité.

 (245) Au moins.

 (246) Sans s'imposer pour cela une obligation gênante.

 (247) « Daignez souffrir mes louanges, ô Vierge très sainte ; rendez-moi fort contre vos ennemis. »

 (248) Nous arrivons à la fameuse question des chainettes portées par les esclaves de Marie et recommandées par le bienheureux dans cette 3° Pratique. - 1° Nul doute que cette dévotion des chaînes de fer n'ait été utile, édifiante et même encouragée dans ses origines par le Saint Siège. 2° Mais, dès le temps de Boudon, qui les loue cependant très fort et donne les prières usitées pour les bénir, l'usage en était contredit en bien des endroits ; et la double condamnation portée par l'Église (en 1673) contre un livre italien sur le Saint esclavage de Marie n'était pas pour les accréditer. 3° Cependant, jusqu'à la mort de Montfort en 1716, et même jusqu'en 1758, l'Église ne les avait nullement interdites, et notre bienheureux était dans son droit en les « louant beaucoup, » non pas comme « essentielles » à la dévotion qu'il prêchait, mais comme « très glorieuses et très utiles. » 4° De réels abus s'étant glissés dans l'usage qu'on en faisait, surtout en Italie, soit que la vanité les eût transformées en objets de luxe mondain, soit que certaines exagérations doctrinales ou pratiques y eussent trouvé leur compte, le Siège Apostolique, par l'Index de 1758, proscrivit les images et médailles destinées aux confréries des esclaves de la Mère de Dieu et représentant les confrères enchaînés ; prohiba les statuts ou règles de ces confréries ; condamna et abolit les confréries qui distribuaient des chaînettes à porter aux bras et au cou ; commanda à toutes les sociétés et congrégations qui auraient quelques rapports avec cet esclavage, de les rompre immédiatement ; interdit enfin l'usage de pareilles petites chaînes dans d'autres confréries (du S. Sacrement, de l'Immaculée Conception, de saint Joseph, etc.). 5° Nous savons qu'on a dit que cette défense ne concernait pas l'esclavage de Jésus en Marie, formule adoptée par Montfort ; ni les chaînettes portées à la ceinture ou aux pieds ; ni l'exercice particulier et individuel de cette dévotion ; ni sa pratique raisonnable et dégagée de tout abus : mais, en réalité, nous croyons uniquement conforme à l'esprit de la sainte Église et à l'esprit du bienheureux, si tendrement soumis envers elle, l'abstention de tout ce qui rappellerait cet usage. Nous reviendrons, du reste, dans un instant, à la question de l'esclavage lui-même.

 (249) Bien qu'autrefois.

 (250) N'interprétons pas cela dans le sens littéral d'une sorte de transformation d'un métal en lumière et en gloire.

 (251) Ceux surtout dont il est question dans le livre déjà cité de M. Boudon.

 (252) « Mets ton pied dans ses entraves, et ton cou dans son joug ; incline ton épaule pour la porter, et ne t'ennuie pas de ses liens. »

 (253) « J'attirerai tout à moi » - « Je les attirerai par les liens de la charité. »

 (254) Ce que le bienheureux a dit à plusieurs reprises et ce que nous avons dit nous-même de l'esclavage des chrétiens par rapport à Dieu et à Marie, montre assez qu'il s'agit de la relation la plus filiale, la plus tendre, la plus aimable, la plus opposée aux contraintes, aux violences, aux hontes de l'esclavage proprement dit. Cette expression d'esclavage put donc être employée à l'origine, et depuis encore, dans un sens métaphorique et très adouci. Toutefois, convenons qu'elle ne répondait point parfaitement à l'esprit du catholicisme qui est tout de grâce, de sainte liberté et de filial amour. L'apparition, dans l'Église même, des doctrines servilement serviles du jansénisme, et l'abus que cette hérésie si fourbe et si rusée pouvait aisément faire de l'expression chère à M. Boudon et à notre bienheureux, provoqua, de la part de beaucoup de docteurs orthodoxes, et de la part du Saint Siège même, des objections et des craintes. Afin de répondre à l'une des plus communes, le sage M. Tronson, comme on le voit dans le texte que nous commentons en ce moment, engagea Montfort et ses amis à parler de l'esclavage de Jésus en Marie plutôt que de l'esclavage de Marie ; mais cette modification ne remédiait pas à grand-chose, et nous voyons que Montfort n'y attachait pas une importance extrême. À raison d'abus regrettables, deux condamnations datées de 1673 frappèrent un traité italien de l'Esclave de la très sainte Madone. Néanmoins M. Boudon et notre bienheureux demeuraient libres de professer leur doctrine, absolument étrangère qu'elle était à ces abus. Mais, après leur mort, le Saint Siège porta le décret général de condamnation inséré à l'Index de 1758 et dont nous avons précédemment parlé. Nous ne pensons pas que ce soit seulement l'esclavage de Marie qui soit atteint par cette prohibition, mais tout esclavage, notamment celui du T. S. Sacrement, et par conséquent celui de Jésus en Marie. Rome, gardienne des vrais traditions théologiques, n'a plus voulu tolérer une dévotion ou plutôt une formule de dévotion qui cadrait mal avec elles. Nous pensons donc que les particuliers, aussi bien que les associations et congrégations, feront bien d'y renoncer : le bienheureux n'hésiterait pas un seul instant à le leur dire. Avons-nous besoin d'observer que sa mémoire n'a nullement à souffrir d'une mesure prise cinquante ans après sa mort et n'atteignant pas la substance de son enseignement ? La forme, les expressions sont à corriger, voilà tout ; et comme cette correction est facile à faire, nous en avons laissé le soin au lecteur que nos annotations mettront, du reste, en mesure de discerner ce qui est excellent d'avec ce qui est moins bon. Sans doute, l'examen officiel des écrits du bienheureux, a montré que rien n'y est contraire à la foi, aux mœurs, aux sentiments communs de l'Église de son temps ; et que rien par conséquent, n'y mérite une sentence de réprobation. Mais cet examen n'a pas d'autre portée, et la censure favorable dont il a été suivi ne doit pas être transformée en une sorte de sanction infaillible accordée à toutes les oeuvres et à tous les passages des oeuvres de Montfort. C'est à la lumière de ce double principe qu'il faut les apprécier et en faire usage pour son édification personnelle et pour celle du prochain. Remplaçons donc l'idée et l'expression d'esclavage par celle de filiation ; substituons le rosaire ou le chapelet aux chainettes d'autrefois, et tout sera parfait dans ce traité.

 (255) Montfort lui-même, d'après son biographe M. Blain.

 (256) Ceci est très juste : Marie est un chemin, un moyen pour arriver à Jésus qui est le terme et le but.

 (257) Voici toute entière cette prière fort usitée dans les séminaires de France : « Ô Jésus, vivant en Marie, venez et vivez en nous, vos serviteurs, en votre esprit de sainteté, dans la plénitude de votre force, dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus, dans l'union de vos mystères ; dominez toute puissance ennemie, en votre Saint-Esprit, à la gloire de votre Père. Ainsi soit-il. »

 (258) En destinant à tous les hommes la grâce de sa rédemption et le prix de ses mérites ; et en prédestinant sa gloire à ceux dont il a prévu la correspondance à son divin appel.

 (259) « Jésus dit, entrant en ce monde : Voici que je viens, ô mon Dieu, pour faire votre volonté. »

 (260) « Allons donc avec confiance au trône de la grâce. »

 (261) À la condition d'y joindre l'obéissance à la loi divine. Le salut a commencé par l'Ave Maria, parce que ce sont les paroles de l'ange annonçant à Marie le mystère de l'Incarnation. Et nul ne pouvant être sauvé que par la médiation du Verbe incarné, nul ne peut l'être sans la foi et la confiance au moins implicites en la maternité divine de Marie.

 (262) « De la dignité du Rosaire. »

 (263) Avant lui.

 (264) De même que la paralysie du corps peut empêcher de le dire, ainsi une sorte de paralysie de l'âme, causée par le démon et permise par Dieu comme une épreuve, a pu empêcher quelques mystiques de le réciter pendant un certain temps.

 (265) Un breuvage.

 (266) En bénissant Jésus et Marie, par la récitation du rosaire ou de ses diminutifs, le chapelet et la petite couronne.

 (267) Le Magnificat, étant l'hymne de l'Incarnation du Verbe et de la divine Maternité de Marie, touche à des mystères infinis que nul esprit créé ne saurait épuiser.

 (268) « Il a montré la puissance de son bras ; il a dispersé les orgueilleux par un seul acte de sa volonté. »

 (269) Récemment canonisé.

 (270) Sans aucune émotion extérieure ni intérieure.

 (271) Pour que nous l'imitions selon notre petite capacité.

 (272) Des tours fortifiées et imprenables, des asiles pleins de charme et de sécurité.

 (273) Avec la grâce, un chrétien comprendra aisément ce que ces figures, ces symboles, nous font voir en Marie.

 (274) Le soleil de l'adorable divinité et le jour de l'humanité très pure réunies en la personne de Notre Seigneur Jésus-Christ, fils de Marie.

 (275) Qui y est mis. Ce fer désigne nos hommages et nos actions dont Marie corrige l'imperfection en daignant les accueillir.

 (276) Cette seconde fois, c'est l'avènement individuel de Notre Seigneur dans nos âmes ; c'est aussi son triomphe dans l'Église entière et dans les sociétés humaines formées par elle ; mais ce n'est pas un règne visible et terrestre de Jésus-Christ sur la terre transformée en Eden.

 (277) « Vous êtes un jardin fermé, ô ma sœur, ô mon épouse ; vous êtes un jardin fermé et une fontaine scellée. »

 (278) En ce céleste paradis qui est Marie.

 (279) « Un homme et un homme, voilà ce qui est né en elle. »

 (280) Dieu, Jésus son divin fils, l'Esprit-Saint : telle est notre fin dernière, notre but suprême. Marie tient le milieu entre ce but et nous ; elle est pour nous un moyen d'y atteindre ; elle est même le terme immédiat, le but voisin, la fin prochaine, à laquelle peuvent s'adresser nos hommages et nos actes : mais toujours à la condition de ne pas s'arrêter à elle et de tendre à la fin suprême qui est la même pour elle et pour nous.

 (281) Et il faut en même temps.